Les drones volants miniatures sont des joyaux électroniques et informatiques embarqués qui les dotent d'une intelligence artificielle. Plus que des véhicules télécommandés, ils sont capables de voler de manière autonome et d'effectuer une mission sans présence humaine à bord de l'appareil. En réalité, comme le rappelle Hubert Forgeot, co-fondateur de la PME AéroDRONES, "le drone n'est qu'un élément d'un système plus complexe. C'est pourquoi on parle de systèmes de drones". Le système de drone est constitué d'une machine volante miniaturisée embarquée qui intègre des composants électroniques qui le rendent autonome et d'une charge utile (caméra, sondes, détecteurs, etc.). Le système comprend également des équipements au sol qui traitent les données envoyées par le drone.
Drones militaires : une naissance dans l'armée
L'armée américaine a été la première à s'intéresser au pilotage de drones, principalement pour des opérations tactiques. Puis, logiquement, c'est l'Armée de l'Air qui a développé une véritable « culture drone ». "
Les drones peuvent être de toutes tailles : d'une envergure de quarante mètres à quelques centimètres, et de toutes formes : hélicoptères, quadricoptères, avions à voilure fixe et autres formes aérodynamiques. Les modèles et la nature de la charge utile déterminent le type de mission que le drone peut effectuer. Ainsi, les drones permettent à l'armée de mener à bien des missions trop difficiles ou trop risquées pour les soldats. La souplesse du système : dispatch, récupération, réutilisation du drone, et son efficacité dans la collecte des informations sont ses principales qualités.
Ils peuvent donc être utilisés pour la surveillance des mouvements ennemis, les missions de largage de packs de survie aux commandos, la désignation laser d'une cible au sol, les communications relais, la guerre électronique (brouillage), etc. Et l'avenir, c'est la miniaturisation. La DGA (Delegación General de Armamento) travaille au développement d'un drone jetable de 6 centimètres appelé Libellule, mais il ne sera pas opérationnel avant 2020.
Le civil prend le contrôle de la technologie des drones
Les missions militaires ne sont pas les seules à mettre en danger la vie des hommes, certaines missions civiles présentent également des dangers. Il appartient désormais aux PME de sensibiliser les utilisateurs potentiels aux bénéfices qu'ils pourraient tirer de ces machines. L'inspection d'ouvrages d'art (ponts, façades, usines, etc.)) sont des missions dangereuses qui impliquent de s'accrocher à de grandes hauteurs ou de surveiller des lieux parfois contaminés. L'utilisation de drones pour évaluer les dégâts lors de la catastrophe de Tchernobyl aurait sauvé de nombreuses personnes. Les ressources humaines coûtent très cher dans ces conditions. Un drone équipé d'une caméra demande certes des moyens humains, mais ceux-ci travaillent au sol dans de bonnes conditions de sécurité.
Concernant la protection de l'environnement, les drones permettraient de détecter des contaminations, d'identifier des dégâts lors de catastrophes naturelles ou encore de localiser des feux de forêts. Des observations de ce type sont actuellement réalisées par avion. Pour ce faire, un pilote doit arpenter de vastes zones pendant plusieurs heures. De plus, le prix du carburant augmente, ce qui signifie qu'il n'est pas "durable".
Des avantages oui, mais attention aux excès
Cependant, il ne faut pas cacher les applications les plus controversées, comme la surveillance des rues à l'aide de caméras embarquées sur des drones. Dans un rapport publié le 2 novembre 2006, A Report on the Surveillance Society, le Surveillance Studies Network (un groupe d'experts britanniques) s'inquiète de la possible prolifération d'ici 2016 de drones de surveillance dans le ciel de Londres. Selon les auteurs du rapport, à l'avenir, les Londoniens ne feront même plus attention à ces adorables yeux volants dans le ciel, car ils se sont déjà habitués à la surveillance constante des rues. Dès lors, le gouvernement pourrait autoriser le déploiement de drones pour surveiller en permanence les déplacements et les comportements de tous les citoyens, en utilisant comme prétexte la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Il est facile d'imaginer que dans les lieux publics tels que les centres commerciaux, les immeubles, les trains ou les rues, ils deviendraient une entrave aux libertés individuelles.